Gali Hagondokoff, grande dame de la France Libre

Réfugiée russe de 1928 à 1934

Hala Elmiskhan Hagondokoff, dite Gali, naît à Saint Pétersbourg (Russie), le 6 février 1898, du général Constantin Hagondokoff, un Tcherkesse alors lieutenant de l’Armée impériale, et d’Elizabeth von Bredow, descendante d’une vieille dynastie militaire d’origine prussienne.

A dix sept ans, Gali Hagondokoff se porte volontaire pour soigner les blessés de guerre et rencontre un officier de la Garde impériale, grièvement blessé, qu’elle épouse en 1917. La Révolution bolchevique les oblige à fuir avec leur jeune fils. Ils se réfugient d’abord à Shanghai, dans la concession française. Après son divorce, elle rejoint en 1922 sa famille qui s’était exilée à Paris.

Reconnue réfugiée Nansen par l’Office des réfugiés russes, Gali Hagondokoff travaille comme mannequin chez Chanel. Elle prend ensuite en charge une maison de couture appartenant au Prince Youssoupoff. Mariée en 1934 au comte Ladislas du Luart, elle devient Leila du Luart et choisit la nationalité française.

Elle commence durant la guerre d'Espagne (1936-1939) à mettre en place un système d'ambulances chirurgicales permettant de traiter en urgence, sur place, les blessés. Elle sillonne les zones de combat et participe personnellement aux soins aux blessés des deux camps. Elle continue cette activité en France durant la «drôle de guerre» (septembre 1939-10 mai 194 puis participe à la bataille de France de mai à juin 1940, à la campagne de Tunisie de 1943, à la campagne d’Italie auprès du maréchal Juin, puis avec le maréchal de Lattre de Tassigny et la 1ère Armée qu’elle suit jusqu’en Autriche.

En novembre 1943, la comtesse Ladislas du Luart devient la marraine du 1er Régiment étranger de cavalerie (REC). Elle y est nommée brigadier-chef d’honneur, le 25 décembre  1944. A la fin de la guerre elle établit en Algérie un centre de repos pour les hommes de troupe servant dans le bled, puis consacre la fin de sa vie et le reste de sa fortune à la Légion étrangère.

Elle est décèdée le 21 janvier 1985. Les honneurs militaires sont rendus à sa dépouille. A titre militaire, elle est Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’Ordre national du émrite, et totalise six citations, dont trois à l’ordre de l’armée.