Al'Mata, dessinateur, caricaturiste
Il est né Alain Mata Mamengi le 28 mars 1970, à Kinshasa, capitale de ce qui était alors le Congo-Kinshasa. Il s’intéresse très jeune à la bande dessinée, dont son pays est la première terre productrice en Afrique centrale. Après sa scolarité, il entre à l’Académie des Beaux Arts, et obtient en 1992 un diplôme en Arts graphiques.
Embauché à 21 ans, comme caricaturiste au quotidien L'Observateur, il en devient directeur artistique deux ans plus tard. Le dessin de presse constitue la base de son travail, notamment pour les journaux L'Alerte, Le Grognon ou Le Palmarès. Al’Mata est l’un de ses pseudonymes.
Ce sont ses caricatures et ses bandes dessinées jugées subversives qui lui valent des craintes de persécution dans son pays. En 1994, l’un de ses dessins sur le Maréchal Mobutu est jugé humiliant et le journal Le Palmarès, dans lequel le dessin est paru, est fermé tandis qu’Alain Mata Mamengi doit vivre dans la clandestinité quelques mois. Il est ensuite arrêté à la fin de l’année 1998 par le régime de Laurent-Désiré Kabila et libéré en février 1999 grâce à la pression médiatique. En 2001, il est interrogé à propos de sa bande dessinée Kadogo (enfant soldat) jugée subversive. Arrêté début juillet 2001, il est torturé en détention. Il ne doit sa libération qu’à son état de santé. Vivant dans la clandestinité depuis décembre 2001, il profite d’une invitation à participer au festival de bande dessinée La Bulle de Nevers en février 2002 pour quitter le pays avec un passeport d’emprunt. Il est reconnu réfugié par l’Ofpra en mai 2003.
Aujourd’hui, Al’ Mata, renommé comme caricaturiste, participe à de nombreux festivals et, dans ses bandes dessinées, aborde souvent le thème de l’intégration, comme dans Le retour au pays d’Alphonse Madiba, dit Daudet. Al’Mata est collaborateur régulier d’Afro Bulles, membre du collectif l’Afrique Dessinée et a collaboré à l’album L’Afrique en partage, édité par le Musée Dapper en 2014.