50 ans du coup d'État au Chili
Le 11 septembre 1973, le coup d’État d’une junte militaire dirigée par Augusto Pinochet fait basculer le Chili du régime démocratique dirigé par l’Unité populaire de Salvador Allende vers une dictature sanglante qui provoque la disparition, l’exécution et la torture de milliers de personnes ainsi que l’exil de plus de 200 000 Chiliens
Ce coup d’État survient deux années après la ratification par la France, en 1971, du Protocole de New York (dit de Bellagio), qui lève les restrictions géographiques et temporelles de la convention de Genève sur les réfugiés, et provoque, avec l’ensemble des répressions en Amérique latine, le premier flux extra-européen important de demandes d’asile en France.
Les premières demandes d’asile présentées par des Chiliens à l’Ofpra le sont dès 1973. Certains ont d’abord été accueillis dans les ambassades de France, notamment à Santiago, et arrivent avec un laissez-passer (cf. illustration ci-dessus). Environ 7 000 Chiliens (hors mineurs) fuyant la dictature de Pinochet obtiendront en France le statut de réfugié. Au total, la France accueillera environ 15 000 ressortissants chiliens, tous n'ayant pas sollicité le statut de réfugié.
Cet exil a donné lieu à un grand mouvement de solidarité nationale et internationale. Il marque aussi le début de la mise en place, en France, des centres d’accueil de demandeurs d’asile.
? Pour en savoir plus sur l’exil des Chiliens et l’Ofpra, découvrez :
↪ un portrait de Raoul Ruiz publié dans l’ouvrage « Patrie perdue, pays d’asile. L’Ofpra, 70 ans de protection des réfugiés » paru aux éditions Loubatières en 2022 et disponible en librairie
↪ un article d’Aline Angoustures paru dans la revue Hommes et migrations et consacré à l’accueil des réfugiés chiliens à l’Ofpra
↪ à venir : deux articles seront consacrés à l’accueil des Chiliens en France dans le prochain ouvrage du Comité d’histoire de l’Ofpra « Entre décolonisation et guerre froide. Administrer l’asile (1960-1990) » (Sous la direction de Marianne Amar, Aline Angoustures, Dzovinar Kévonian et Anouche Kunth) à paraître aux PUR : celui de Jean Mendelson, « Des diplomates face à l’urgence au Chili : témoignage sur une protection sans instructions » et celui de Nathalie Jammet-Arias « Au-delà des vicissitudes : parcours familiaux et professionnels des exilés chiliens en France »